Concevoir une interface utilisateur intuitive
Qu’est-ce que l’UI design ?
Le terme UI, ou User Interface, se traduit par “interface utilisateur”. Selon Dario Calonaci, les interfaces utilisateurs sont partout, puisqu’il peut s’agir d’un livre, d’une télécommande ou encore de la voix et du langage. Il écrit “Lorsque vous interagissez avec quelque chose, lorsque vous recherchez quelque chose, […] vous êtes presque toujours en train de le faire à travers une interface utilisateur, ou quelque chose qui peut être étendu à sa définition.” L’utilisateur fait donc référence à la personne qui fait l’action.
Et qu’est-ce qu’une interface en langage informatique ?
La définition de ce mot a été fixée ainsi “jonction entre deux matériels ou logiciels leur permettant d’échanger des informations par l’adoption de règles communes, physiques ou logiques” par l’Académie française. En d’autres termes, l’interface utilisateur est l’endroit où l’humain et la machine communiquent et échangent des informations. Pour le présent article, le terme UI fera référence à cette définition.
Une interface doit permettre aux utilisateurs de réaliser l’action qu’ils souhaitent facilement, efficacement, et rapidement. Il existe plusieurs règles afin de faciliter leur conception.
Les huit règles d’or de Ben Shneiderman en conception d’interface
Ben Shneiderman, un professeur à l’université du Maryland, a édicté plusieurs règles d’or pour la conception d’interfaces. Celles-ci sont formulées de manière générale et doivent être adaptées selon le contexte auquel elles sont appliquées. Leur objectif premier est de favoriser la productivité des utilisateurs.
- Cohérence
Les situations similaires doivent être régies par des séquences d’actions cohérentes. Par exemple, la même terminologie doit être utilisée dans les invites, menus, et pages d’aide tandis que les couleurs, l’affichage, les polices et les fontes de caractères doivent être cohérentes. Les exceptions, tels que les messages de confirmation ou suppression ainsi que les alertes de mot de passe incorrect doivent être compréhensibles et en caractères limités.
- Ergonomie universelle
L’interface doit prendre en compte la diversité des utilisateurs et de leurs besoins : niveau de maîtrise, âge, handicap, nationalité et diversité technologique. Ces éléments enrichissent les exigences qui guident la conception. Ajouter des caractéristiques spécifiques aux novices, tels que des explications plus détaillées, et pour les experts, comme des raccourcis, permet d’améliorer la qualité d’une interface.
- Feedback
Le feedback peut être court pour les actions fréquentes ou non essentielles, mais doit être plus substantiel pour les actions inhabituelles ou majeures. Sa présence permet à l’utilisateur de comprendre que son action a été prise en compte.
- Concevoir des interactions logiques et finies
Les séquences d’actions doivent être organisées avec un début, un milieu et une fin. Avertir l’utilisateur qu’il a mené à bien l’action lui fournit un sentiment de satisfaction, un soulagement, et signale qu’il peut se préparer pour la prochaine séquence d’actions. Par exemple, les séquences d’action des sites e-commerce débutent par la sélection d’un produit, et termine avec la confirmation d’achat.
- Prévention des erreurs
La conception d’interface doit permettre le plus possible à l’utilisateur de ne pas faire d’erreur majeure. De plus, si l’utilisateur fait une erreur, l’interface doit lui permettre de la réparer de manière simple en lui indiquant comment.
- Réversibilité
Les actions doivent être réversibles. Cela permet à l’utilisateur de ne pas craindre d’utiliser l’interface, ou de l’explorer. La réversibilité doit être permise simplement.
- Contrôle de l’interface par l’utilisateur
Les utilisateurs aiment sentir qu’ils contrôlent l’interface et qu’elle répond à leurs actions. Les changements soudains, ou les interactions inhabituelles sont donc à éviter. L’interface ne doit pas imposer à l’utilisateur d’entrer des données, de chercher laborieusement une information, ou de ne pas lui permettre d’obtenir le résultat souhaité.
- Mémoire
L’humain a des capacités mémorielles limitées. La mémoire à court terme requiert que les informations contenues dans les interfaces ne soient pas trop volumineuses, ne doivent pas être mémorisées d’un écran à l’autre.
Pourquoi faire une interface user-friendly ?
Créer une expérience utilisateur agréable, inoubliable
L’UI design détermine la qualité perçue d’un site web, d’un logiciel ou encore d’une application par l’utilisateur. La conception d’une interface ne peut être faite au hasard, mais doit respecter un certain nombre de critères en fonction des objectifs préétablis. Il faut par exemple :
- Concevoir un parcours utilisateur optimal,
- Réduire le nombre de clics avant d’accéder à l’information recherchée,
- Proposer une nouvelle expérience à ses clients,
- Vouloir se démarquer positivement des concurrents.
Pour mesurer la qualité perçue d’une interface utilisateur, plusieurs indicateurs peuvent être examinés : le taux de rebond, la durée moyenne par session, le nombre de pages consultées par session, ou encore le nombre de visites.
Cerner les besoins et les attentes d’un utilisateur est une tâche complexe. Heureusement, plusieurs outils existent, à l’image de la carte d’empathie conçue par XPLANE. Elle permet de schématiser ce que voit, pense, ressent, dit, fait ou entend un utilisateur. De plus, cette carte encourage à interroger son identité et ses besoins. Toutes ces informations sont précieuses afin de comprendre l’utilisateur, ses motivations ou encore ses freins.
Inclure tous les utilisateurs : l’accessibilité numérique en UI design
L’une des huit règles d’or de Ben Shneiderman est l’ergonomie universelle. Cependant, beaucoup d’interfaces ne prennent pas en compte l’accessibilité numérique.
L’accessibilité numérique désigne le fait de permettre aux personnes en situation de handicap d’utiliser une interface et de la rendre compréhensible.
Le gouvernement français a émis un certain nombre de critères permettant d’évaluer l’accessibilité d’une interface. Parmi eux, on retrouve l’ajout d’un texte alternatif dans les métadonnées d’une image, la présence d’un intitulé pour chaque lien ou encore le fait qu’aucune nouvelle fenêtre ne s’ouvre sans action de l’utilisateur.
Le site du W3C donne également une liste d’outils et de recommandations pour s’assurer qu’un site web est conforme aux standards d’accessibilité. Effectuer ces audits est essentiel pour proposer des interfaces inclusives. Accessibilitychecker.org permet en outre d’obtenir un audit presque instantanément et d’identifier les points d’amélioration d’un site web en termes d’accessibilité.
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